Lionel, membre du Gang des Taverniers au Luxembourg

Le Gang investit le luxembourg

La décoration est soignée, la gamme de bières artisanales étoffée et la carte de croque-monsieur aguicheuse: le Croque Bedaine, au cœur du Limpertsberg, est un bar de quartier chaleureux et accueillant, à l’image de son gérant, Lionel Cardoso. Voilà deux ans et demi qu’il est à la tête de l’établissement. Fort de deux décennies d’expérience dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, dont une dizaine d’années passées au café des Tramways, il se lance en octobre 2021 en achetant sa licence et en ouvrant son bar franchisé. On trouve effectivement des Croque Bedaine en France, notamment en Alsace où la franchise est née.

Dès le départ, ce mode d’exploitation permet à Lionel de ne pas dépendre des grandes brasseries luxembourgeoises. «Quand on est sous contrat avec elles, on est évidemment obligé de vendre leurs produits, que les clients peuvent retrouver aussi en supermarché. Là, je peux proposer des produits exclusifs.» Dont de nombreuses bières artisanales. «On essaie de faire travailler les petites brasseries locales», précise-t-il. Les bières pression artisanales proposées au comptoir et des événements culturels organisés au sous-sol font la spécificité du lieu depuis son ouverture.

Quand on est sous contrat avec elles, on est évidemment obligé de vendre leurs produits, que les clients peuvent retrouver aussi en supermarché. Là, je peux proposer des produits exclusifs.

Mais le Croque Bedaine cultive une autre particularité. Il fait partie d’un réseau de bars indépendants, le Gang des Taverniers. Ils sont une petite trentaine à y adhérer en France, et l’établissement de Lionel Cardoso est le seul au Luxembourg. «On fait des achats groupés, ce qui nous permet d’avoir de meilleurs prix», indique-t-il. Le Gang propose aussi à ses membres des bières artisanales exclusives, «pour se différencier».

Surtout, il met à disposition toute une série de services mutualisés et “clé en main”. Par exemple les talents d’un graphiste, pour la communication. Avec un univers visuel qui n’est pas sans rappeler Peaky Blinders. «Ça permet, quand on n’est pas très au point, comme moi, sur les réseaux sociaux, d’être soutenu, sourit Lionel. On n’a jamais l’impression d’être seul, il y a toujours quelqu’un en mesure de nous répondre.»

Le soutien est également logistique et événementiel. Le Gang des Taverniers dispose d’un stock de jeux en tout genre, que les différents bars peuvent réclamer pour organiser des soirées à thème. «Pendant l’Euro de foot, on va même organiser des quiz “interbars” sur Twitch», souligne Nicolas Macher. Cet Alsacien est un des fondateurs du Gang des Taverniers… mais aussi de la franchise Croque Bedaine.

C’est ainsi qu’il explique la genèse du réseau: «On a constaté que les prix des matières premières et frais fixes ne faisaient qu’augmenter. Il y a une dizaine de bars franchisés Croque Bedaine et on s’est dit que si on était encore plus nombreux, on pourrait avoir de meilleurs prix. L’idée du Gang des Taverniers est partie de là.»

Lionel, membre luxembourgeois du Gang des Taverniers.

Les franchisés ont eu la liberté d’adhérer ou non au réseau. D’autres bars indépendants ont rejoint le Gang. Tous profitent des services et avantages proposés, contre une participation financière. «C’est un abonnement mensuel, qui n’est pas énorme», indique Lionel Cardoso. «Il y a un droit d’entrée de 1.500 euros à payer, précise Nicolas Macher. Et ensuite, différentes formules sont possibles: uniquement les achats groupés, uniquement la communication, les achats groupés et la communication, un accès aux produits de notre brasserie artisanale exclusive…», détaille-t-il. Les tarifs s’échelonnent de 129 à 240 euros mensuels.

On fait des achats groupés, ce qui nous permet d’avoir de meilleurs prix.

«Le but de ce réseau est de permettre aux bars membres de se démarquer, de proposer des bières qu’on ne boit pas ailleurs, des événements qu’on ne voit pas ailleurs. En particulier au Luxembourg, où c’est compliqué face aux grandes brasseries du pays», conclut Nicolas Macher.

Source et crédits de l’article : virgule.lu

04/07/2024

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